Isabelle Battioni, Ambronay Editions

Isabelle Battioni

Le département de l’Ain n’est pas seulement, là-bas dans la région Rhône-Alpes, un beau plateau de fromages où figurent en bonne place Bleu de Gex, Bleu de Bresse, Ramequin, et bien sûr Comté.

L’Ain est aussi un département où se tient depuis trente années le fameux Festival d’Ambronay, créé par Alain Brunet (voir la Tête de l’Art qui lui fut consacrée) — un festival toujours aux avant-postes de la création et de l’invention, qui a donné naissance à son tour à l’un des plus actifs parmi les Centres Culturels de Rencontre français.

Jacques Rigaud définissait ainsi les Centres Culturels de Rencontre : « Création pragmatique, les Centres Culturels de Rencontre sont, par leur genèse et par leur nature, fort éloignés de l’esprit de système, à la fois cartésien et jacobin, qui marque les institutions françaises. C’est peut-être ce qui fait leur originalité dans le paysage culturel. Pour employer un langage philosophique, on peut dire que, s’agissant de ces centres, l’existence a précédé l’essence. L’idée de redonner vie à un monument historique en y situant une activité intellectuelle ou artistique de notre temps revient à des particuliers ou à des collectivités territoriales. »

Festival, académie, recherche, édition papier et édition discographique sont les principaux axes d’Ambronay. Directrice adjointe de l’établissement, Isabelle Battioni figure dans nos Têtes de l’Art car, responsable des éditions de la maison, elle édite les disques d’Ambronay — que vous pourrez tous retrouver, quelle chance, en téléchargement (qualité CD et Studio Masters) sur Qobuz — et pas sur beaucoup d’autres sites ailleurs.

La collection témoigne d’une précision et d’un soin éditorial remarquables : textes, illustrations et surtout qualité des productions feraient oublier la fameuse crise du disque.

On sent qu’une ruralité tranquille, romantique, pour ainsi dire monastique, à l’abri du show-business contemporain, préside à leur conception. Il faut dire, et c’est une histoire vraiment incroyable, que le curé même de l’Abbaye d’Ambronay, le Père Daniel-Paul Bilis, agit peut-être comme ange-gardien dans cette affaire, puisqu’il fut, avant de rentrer dans les ordres, longtemps disquaire à Paris, et responsable de l’un des derniers disquaires indépendants parisiens, à l’enseigne de chez Leduc, rue Saint-Honoré !

Aucun disque de cette collection n’est banal ou insignifiant. En alliant la rigueur scientifique de la musicologie, le goût de la complexité et la passion de l’amateur, Isabelle coule de l’or.

Voir le catalogue d’Ambronay Editions sur Qobuz.

Le Festival d’Ambronay
Le Département de l’Ain sur wikipedia

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